Une fois de plus et toujours à votre demande, nous nous retrouvons dans le bus sur le chemin de Perpignan.
Le programme vous a immédiatement séduits, puisque moins de 48h après l’invitation, nous avons dû ouvrir une liste d’attente et certains, faute de place ont choisi de nous rejoindre à Perpignan en voiture.
A l’arrivée, les 39 Amis du Musée Paul Valéry investissent le Palais des Rois de Majorque, accompagnés par notre chère Corinne Doumenc.
Ce palais-forteresse de style gothique, caractérisé par de grandes arches, a été construit au XIIIème siècle par Jacques II Roi de Majorque qui en fait sa capitale continentale. Il sera pendant près d’un siècle le centre économique, politique et culturel de l’éphémère royaume de Majorque. Ce royaume fut créé sur une partie du royaume d’Aragon, avec les îles Baléares, Montpellier, le Roussillon et la Cerdagne.
Les murs du palais sont en galets de rivière et en briques liés au mortier. La pierre de taille est utilisée pour tout ce qui est anguleux : portes, fenêtres, angles des murs, escaliers et surtout pour les tours. Notre guide identifie l’origine de tous les marbres disponibles de la région bleu, rose, rouge et blanc. Elle nous conduit au sommet d’une tour où nous découvrons sous un soleil magnifique un panorama à 360° sur Perpignan et ses environs, de la mer au Canigou.
Nous visitons également les chapelles fastueuses qui se superposent pour s’élever en donjon féodal, les appartements royaux, elle nous parle dans la Grande Salle du raffinement des arts de la table de cette époque. Le sucré-salé, l’aigre-doux, les épices orientales qui donnent à la cuisine des saveurs étonnantes. Le décor est au diapason : sols jonchés de plantes aromatiques, nappes de draps blancs brodés, céramiques, vaisselle d’or et d’argent.
Il est temps de quitter le palais pour rejoindre à pied à travers les ruelles anciennes de Perpignan, le Campo Santo, cloître-cimetière que nous avions déjà aperçu lors de notre visite de 2017, nous y entrons pour accéder à la Chapelle du XIVème dite « Funeraria » afin de découvrir la commande d’Etat pour neufs splendides vitraux contemporains et abstraits de Shirley Jaffé, peintre américaine qui a vécu une grande partie de sa vie à Paris.
En sortant, nous entrons dans la chapelle du «Dévot-Christ» pour admirer l’extraordinaire Christ, «dit rhénan« de la fin du XIIIème, au réalisme saisissant. Il est particulièrement vénéré à Perpignan le vendredi saint le jour de la Sanch.
Ensuite, notre amie Elisabeth Touron, présidente des Amis de l’Art de Perpignan, dont les conseils nous sont toujours précieux, nous conduit et nous commente les rues qui nous mènent à notre restaurant. Merci à elle.
A 14h30, nous retrouvons notre guide Corinne Doumenc au Musée Rigaud pour visiter l’Exposition 2019 Rodin-Maillol.
Elle va s’attacher, tout au long de la visite, à nous décrire les échanges entre les deux sculpteurs, leurs dialogues et leur admiration réciproque. Pour autant, elle nous sensibilise aux différences entre ces deux artistes qui ont révolutionné la sculpture moderne.
–Auguste Rodin né en 1840 à Paris, mort à Meudon en 1917, est considéré comme le père de la sculpture moderne.
Son doigté exceptionnel lui permet de donner vie à ses modèles. Ses statues sont animées d’une tension interne. C’est cette énergie des formes qui anime les sculptures et les rend vivantes. Rodin, passionné d’antiquités est aussi arrivé à la conclusion que l’état fragmenté dans lequel les statues antiques étaient parvenues jusqu’à son époque n’altérait pas leur beauté.
–Aristide Maillol né en 1861 est l’enfant du pays, peintre, graveur et sculpteur; il est chez lui à Perpignan. Quelques-unes de ses œuvres font partie des collections du Musée Rigaud.
Son œuvre sculptée est presque entièrement fondée sur l’étude du corps féminin, le plus souvent des représentations de femmes nues au corps robuste et massif, dans toutes les positions, debout, assises ou allongées. Ses œuvres, lisses et épurées, représentent les saisons, les jours, les sentiments et les éléments. Ses personnages peuvent être des nymphes ou tout simplement des femmes du quotidien.
Le style privilégie les corps sensuels et épanouis, les volumes lisses.
Ses représentations sont reconnues pour leur tranquillité imposante et la gravité des visages. L’art d’Aristide Maillol subit l’influence des civilisations antiques, notamment la Grèce, l’Egypte et l’Inde.
La rencontre entre les deux artistes se situe vers 1902, le premier a 62 ans quand le second n’en a que 41. Leurs relations furent denses jusqu’en 1908. Leurs échanges épistolaires, leurs écrits, leurs recherches sont autant d’éléments qui ont permis à l’exposition de mettre les deux sculpteurs en résonance, de les faire dialoguer en face à face et notre guide nous l’a parfaitement fait ressentir.
Votre commentaire