Notre sortie du 16 janvier était consacrée à Pierre Soulages. A l’occasion de son centenaire, nous sommes allés au musée Fabre qui proposait un nouvel accrochage. Notre guide avait conçu un parcours de découverte dans ce lieu qui a beaucoup compté pour l’artiste et qu’il continue de fréquenter.

Nous avons débuté ce parcours devant trois toiles qui ont marqué Soulages. La Descente de croix de Pieter de Kempener, Le Mariage mystique de Ste Catherine de Véronèse et la Sainte Agathe de Zurbaran. C’est principalement le traitement des couleurs avec leurs contrastes qui a intéressé le peintre. Après une formation classique, Soulages a toujours poursuivi ses recherches dans le domaine de l’abstraction; le titrage de ses œuvres en témoigne (Peinture + dimensions + date). Il a souvent éprouvé la nécessité de confectionner ses propres outils, des racloirs par exemple. Après avoir superposé des couches de couleurs, ces outils lui permettent de découvrir partiellement ou totalement les couches initiales de pigments que le noir met en valeur.

Une œuvre majeure de décembre 1959, prêtée par un collectionneur, est représentative de cette longue période; elle a été choisie comme support visuel de l’exposition. Le peintre a également travaillé avec des brous de noix mais c’est bien sûr le noir qui continue de le fasciner en raison de la qualité des reflets que cette couleur permet, la lumière ne se reflétant pas de la même manière sur les aplats lisses ou sur les stries qui en animent la surface. Nous l’avons encore constaté dans les salles dédiées aux grands formats, souvent constitués de polyptyques.

C’est là qu’a pris fin le parcours Soulages mais la visite guidée a bénéficié d’une étape supplémentaire: la présentation de l’exposition centrée sur le chef d’œuvre de G.Courbet «La Rencontre», également connu sous le nom de «Bonjour, Monsieur Courbet» et qui est devenu l’emblème du musée Fabre. Cette peinture commémore l’arrivée de Courbet à Montpellier en 1854 à l’invitation du collectionneur Alfred Bruyas. Celui-ci, accompagné de son serviteur et de son chien, vient accueillir le fier artiste. L’exposition analyse les sources iconographiques de l’œuvre ainsi que son utilisation tout au long du XXème siècle. Elle reste une source d’inspiration pour les artistes d’aujourd’hui comme en témoignent plusieurs peintures dont le beau triptyque de Yan Pei-Ming «L’Impossible rencontre» de 2019 qui a clos notre visite.
Fabienne Schneider
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