Paul Valéry et les peintres
Mercredi 14 octobre, notre association des Amis du Musée Paul Valéry proposait à ses adhérents une première visite guidée en début d’après-midi. Nous y avons été accueillis par Carroll Charrault qui, comme à l’accoutumée, se charge de nous faire découvrir les expositions. Celle-ci, « Paul Valéry et les peintres », conçue dans le cadre de la célébration du cinquantenaire de la création du musée, retrace les relations entre Paul Valéry et la peinture et s’articule en cinq parties:
le cercle familial, le cercle amical, les peintres fréquentés, les autres regards sur les peintres depuis sa jeunesse et enfin Valéry peintre.
Nous entamons donc notre visite par le « cercle familial ». Quelques repères biographiques nous sont donnés: installation de Paul Valéry à Paris en 1894, liens avec le collectionneur et peintre Henri Rouart et surtout avec la famille de Berthe Morisot. La peinture devient en quelque sorte une affaire de famille puisque Paul se marie en 1900 avec Jeannie Gobillard, nièce de Berthe et que, le même jour Julie Manet (fille de Berthe et nièce d’Edouard Manet) épouse Ernest Rouart (fils d’Henri). Ce cercle habite dans un immeuble au 40 de la rue de Villejust ( devenue rue Paul Valéry), un lieu où les murs sont abondamment garnis de toiles et œuvres de divers artistes mais principalement de Berthe Morisot. C’est une de ses toiles «Sur le Lac» que nous découvrons, notre guide nous en fait remarquer, la clarté du coloris ainsi que la vivacité de la touche.
Le « cercle amical proche » constitue la deuxième étape. Paul Valéry est devenu célèbre, il fréquente les salons parisiens. Jacques-Emile Blanche fait plusieurs portraits de lui, l’artiste nous le montre, par exemple en tant que penseur. Nous nous arrêtons également devant une toile de Maurice Denis aux couleurs affirmées puis devant des peintures d’Auguste Renoir. On remarque le portrait de Stéphane Mallarmé (très proche de Paul Valéry) et l’effet nacré du portrait de Julie Manet. Un autre très proche de P. Valéry est Edgar Degas, auquel il consacre une étude «Degas, Danse, Dessin», et dont nous admirons plus particulièrement un grand pastel de nu féminin. Claude Monet est également présent avec ses nymphéas et une vue de Venise. Nous quittons cette section après nous être penchés sur deux grands tableaux par Marie Laurencin.
Paul Valéry a fréquenté de manière moins proche plusieurs autres peintres représentés dans cette partie les « peintres fréquentés ». On peut citer Pierre Bonnard, Albert Marquet ou encore Edouard Vuillard dont notre guide a commenté un portrait de son épouse. Deux très grands noms sont également présents, il s’agit de Pablo Picasso (Guitare sur un tapis rouge) et Henri Matisse (La leçon de piano). Paul Valéry est attaché à une tradition plus classique, il reconnaît lui-même qu’il a beaucoup de mal à adhérer à cette modernité.
La quatrième section s’intitule « Autres regards sur les peintres depuis sa jeunesse », elle retrace les émotions artistiques ressenties devant certaines toiles. Le musée Fabre a prêté plusieurs œuvres de peintres comme Allori, Ter Borch mais nous avons plus longuement regardé «Sainte Agathe» de Francisco de Zurbaran et «La Fileuse» de Gustave Courbet. L’œuvre plus onirique de Gustave Moreau est également présente à travers deux toiles représentatives du courant symboliste.
La dernière partie est consacrée à « Valéry peintre« . Dès son jeune âge à Sète, il aime dessiner. Il s’essaye aussi à la peinture, l’aquarelle, la gouache ou l’encre de Chine. Tout au long de sa vie, Paul Valéry cultive cette sensibilité. Cependant il restera toujours modeste, il dira: «Peindre ne signifie pas être peintre». C’est sur cet aspect de Paul Valéry que se termine notre visite. Nous avons bénéficié d’un commentaire toujours instructif qui donne envie de consacrer plus de temps à cette belle exposition.