Caroll Charrault a accueilli notre groupe d’amis du musée pour une découverte de l’exposition rendant hommage à Jean-Luc Parant, artiste étroitement lié à Sète décédé l’été passé.




Notre guide nous a d’emblée introduits dans l’univers particulier de ce créateur qui a eu très tôt une révélation : la primauté des yeux, du regard, l’impossibilité de se voir avec ses propres yeux. Ces yeux deviennent des boules ; il se définit d’ailleurs comme « fabricant de boules et de textes sur les yeux ». Il explore les rapports essentiels entre ce que l’être humain peut voir, ce qu’il peut toucher, ce qu’il peut penser.
Ses premières productions datent des années 60, ce sont des tableaux en cire colorée où les cercles sont déjà très présents. Nous découvrons ensuite une série de tableaux morcelés ; pour Jean-Luc Parant compter c’est toucher, se repérer, organiser le rapport du corps à l’espace. Mais on ne peut pas toucher tout ce que l’on voit, on est confronté à l’insaisissable, à l’infini. Quand les animaux apparaissent dans ses œuvres, ils sont simplifiés et se rapprochent de l’art brut.



Jean-Luc Parant a rencontré Jean Dubuffet et s’intéresse aussi aux productions des enfants et des aliénés. Nous retrouvons l’installation présentée au musée P. Valéry en 2015 « Mémoire du merveilleux ». Des boules de différentes tailles (des yeux, des têtes, la terre…) sont accompagnées d’animaux naturalisés (surtout marins) de corail, de coquillages et forment un monde fantastique et primitif.









Nous nous arrêtons devant une des deux œuvres circulaires intitulées « L’herbier » ; elle est composée pour une moitié de vraies plantes et pour l’autre d’un travail de dentelle à l’aiguille d’une très grande délicatesse. Dans un tout autre format nous retrouvons trois représentations de boules dans une tapisserie de Beauvais datant de 2020 ; elles ressemblent à des météorites flottant dans un espace infini.
Dans la plupart des œuvres les textes voisinent directement avec les dessins, ils forment un tout. Les boules (en cire, en terre, en papier) sont omniprésentes, chacune fonctionne comme une variation de cette forme primitive tout comme l’être humain, à la fois identique et individuel.




Nous montons à l’étage pour découvrir les nombreuses productions des proches de Jean-Luc Parant. Son épouse, Titi Parant, présente une sculpture de 1973 « Toi partout tout autour de moi, moi partout tout autour de toi »; son fils Quentin Parant est également présent. Nous terminons ce parcours par cette section riche d’œuvres de noms souvent directement liés à Sète comme Agnès Rosse ou A. Biascamano.
Nous remercions Caroll Charrault qui, comme à l’accoutumée, a su nous donner des clés nous permettant d’apprécier le travail de l’artiste.
Fabienne Schneider
Présidente AMPV
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