C’est par un temps frais mais bien clair que nous nous sommes retrouvés pour démarrer notre escapade uzétienne. L’autocar nous a déposés à l’office de tourisme d’Uzès où notre guide nous attendait ; nous avons donc commencé sans tarder notre découverte.
Notre conférencière, Nathalie Schmitt, a d’emblée tracé les grandes lignes de l’histoire de la cité, nous fournissant ainsi les précieux points de repère qui allaient nous permettre d’apprécier les principaux monuments du secteur sauvegardé. Ce sont:
– L’hôtel de ville, imposant, construit à dessein face au duché.
– Les trois tours (du duché, de l’évêque, du roi), symboles des trois pouvoirs qui régnaient sur la ville et qui sont si caractéristiques de sa silhouette. Nous avons suivi l’histoire du duché, ses ajouts et remaniements successifs, et nous avons pu en admirer la très belle façade Renaissance.
– Les hôtels particuliers des 17ème et 18ème siècles. Ils présentent des lignes simples (influence protestante oblige) et élégantes. Avec l’hôtel du Baron de Castille, plus tardif et nettement moins discret, nous étions en face de l’étape suivante.
– L’évêché et la cathédrale : au 17ème siècle, après les guerres de religion, l’église catholique souhaitait asseoir son emprise sur cette ville protestante et fit construire ces beaux édifices. La façade de la cathédrale a été reconstruite au 19ème siècle selon une esthétique néo-romane qui nous a paru bien terne à côté de la belle tour Fenestrelle, seul vestige de l’église d’origine. Cependant, l’intérieur du bâtiment méritait bien le détour puisque nous y avons admiré un orgue complet avec ses volets en excellent état, et un remarquable travail de ferronnerie (balcons).

– La place aux Herbes : c’est le coeur de la cité, il est bordé de belles demeures et d’arcades. C’est encore de nos jours la place du marché hebdomadaire, et c’est là que notre guide a achevé sa visite.
Tous les participants ont été impressionnés par la qualité des commentaires : clairs, complets, érudits, jamais lassants. Mme Schmitt nous a donné quelques pistes pour d’autres découvertes gardoises, nous ne manquerons pas de les étudier.

Le moment était venu de prendre le bon repas chaud que l’auberge du Grézac nous avait préparé. Il a été apprécié de tous.
Nous sommes ensuite retournés à l’ancien évêché pour rejoindre le musée G. Borias où Mme la Conservatrice, Brigitte Chimier, nous a accueillis. Après quelques mots sur l’origine du musée, elle nous a replongés dans l’histoire d’Uzès, ville romaine. Nous avons bien sûr évoqué la découverte récente d’une grande et superbe mosaïque; celle-ci a été transférée à Nîmes mais les Uzétiens feront tout pour qu’elle revienne. Nous sommes d’ailleurs invités à l’admirer… dans cinq ou six ans. Nous sommes passés à la période de l’ancien régime. Un portrait du chanoine Sconin a permis d’évoquer le séjour de son neveu, le jeune Jean Racine. Ses lettres sont un témoignage précieux des moeurs du temps et notre guide n’a pas manqué de nous en donner de nombreux exemples. D’autres témoins de cette époque nous ont été présentés, en particulier des meubles peints et une chaise à porteurs.

Puis nous sommes passés aux activités artisanales : le tissage de bas de soie, et surtout la poterie.
Plusieurs styles différents de poterie nous ont été présentés, certains (les terres mêlées) très élaborés. Cette activité survit à Uzès, en revanche elle est en essor dans la localité voisine de St Quentin la Poterie où elle connaît un réel renouveau . Enfin, dans la dernière salle, nous avons fait plus ample connaissance avec une famille uzétienne, les Gide. C’est l’écrivain André Gide qui en est le plus célèbre représentant; notre guide nous a présenté les grandes étapes de sa vie et de sa carrière (prix Nobel de littérature en 1947) en s’appuyant sur les divers documents iconographiques de la salle (photos, gravures, tableaux). Elle a également rappelé les profonds liens d’amitié qui liaient André Gide à Paul Valéry que nous avons retrouvé dans deux portraits. Tout au long de cette visite très complète et très plaisante, nous avons bénéficié de commentaires éclairés et éclairants. Mme la conservatrice, en nous parlant du passé de la ville, a su nous le rendre compréhensible et proche.
Avant de reprendre le chemin du retour, nous avons fait un dernier arrêt en contrebas de la cité, dans la vallée d’Eure. Cette source avait été choisie par les Romains, il y a vingt siècles, pour alimenter Nîmes. C’est donc à cet endroit précis que démarre l’aqueduc, un ouvrage d’une cinquantaine de kilomètres dont le fleuron est le Pont du Gard.
L’équipe des Amis du Musée Paul Valéry.
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